Jusqu'en
1830 année qui voit la naissance de la chimie de synthèse,
les uniques pourvoyeurs de substances remarquables sont les êtres
vivants,
animaux et surtout végétaux, à côté de quelques minéraux
dont le
sel.
Un peu partout ont été distingués des plantes hors du commun et
leurs organes singuliers;
safran aux stigmates étincelantes,
graines de moutarde brûlant sous la dent, feuilles parfumées du
laurier et du basilic, rhizome étrange du curcuma, fruit étoilé de la
badiane.
Magie de la forme, des couleurs, des fragrances, tout ce conjugue pour
qu'apparaissent dans leur mystère et leurs merveilles, épices et
aromates.
De quoi rompre la grisaille quotidienne de la banalité d'une
alimentation sans relief.
Les plantes odorantes viennent donc égayer
la vie, exciter l'appétit, parfumer la toilette, marquer le territoire
domestique d'une présence végétale, parfois presque animale.
Chez les Anciens, l'installation culinaire apparaît comme
rudimentaire.
Les prouesses gastronomiques ne sont guère faciles.
Ce n'est pas mieux chez les nomades au foyer sans cesse recommencé.
Le repas est monotone, tiré de ressources peu variées.
Pour provoquer l'appétit, il faut des moyens énergétiques, voire
brutaux.
D'ailleurs la sobriété culinaire s'accorde à la rudesse des mœurs.
À l'inverse, les luxe des installations, la recherche de mets
délicats vont de paire avec l'affaiblissement de la civilisation.
L'Empire vit sur sa lancée, mais bientôt le luxe oriental gagne.
Les somptueux équipements nécessaires aux exploits de lucullus
annonce la décadence.
Des différentes époques du long du Moyen Âge, nous avons plusieurs
images.
La séparation des lieux de préparation et de consommation des repas
viendra qu'au XIV ème siècle.
Par contre, dans les abbayes, la cuisine est volontairement excentrée
pour que le
fumet des marmites ne vienne pas troubler les oraisons.
Interviennent aussi d'autres raisons, d'ordre technique; pour une
cuisine de collectivité, il faut beaucoup d'eau fraîche et de bois;
on doit évacuer cendres, eaux usées et fumée.
Dans les châteaux, ces même exigences demeurent, d'où l'installation
des cuisines au sous-sol, voir au niveau des rivières.
En outre, leur éloignement est une sage précaution par crainte des
incendies.
Mais il entraîne souvent le refroidissement des plats au cours du
long cheminement jusqu'au couverts dressés.
Rien de tel alors d'ajouter des épices chaudes,
poivre gris,
gingembre, moutarde pour récompenser la tiédeur des viandes parfois
mal cuites.
Parti de divers ports
Chinois, en particulier de Ts'iuan-ceu, Zayton
Marco Polo le décrit comme un des cinq ports les plus grands du
monde, les marins pratiquaient une navigation ossodromique du Sud en
passant par le détroit de Malacca, pour arriver au delta du Gange
qui remontaient le plus possible pour ce procurer la marchandise.
Marco Polo parlant de Bornéo où le poivre noir, la noix de muscade,
le galanga, le turbith, les clous de girofle et beaucoup d'autres
épices en bénéficient massivement les commerçants.
C'est seulement au
II ème siècle que les Gréco-romains
s'aventurent jusqu'au littoral Indien, fréquenté par les Maltais,
les Persans et les Arabes, il y avait deux routes, soit remonter le
golfe Persique soit traverser la mer Rouge.
L'on transportait le contenu avec des caravanes jusqu'à Coptos sur
le Nil, puis ils redescendaient le fleuve plaçant ainsi Alexandrie
d'Égypte la plus grande base commerciale.
Après avoir copié les marins Arabes ils ce dirigeaient vers le
Sri Lanka durant la moisson (monzon),
120 départs par an étaient
prévu de Rome aux Indes, l'on estimait une année pour l'aller et
retour.
Les côtes de Malabar visitées par
Marco Polo étaient riches outre
d'épices, de soies, d'or, d'argent, d'étoffes d'or, tout ce qui était
considéré un luxe.
En
969 Le Caire est fondée, ainsi elle devenait la plus grande et
importante d'échange de matières précieuses.
Le Sultan Saladin réservait un quartier aux marchands étrangers
en favorisant les transactions, naissèrent les fours, les bains
publics et même une église, certes pour raisons législatives et
religieuses ils ne traitaient pas les
aliments interdits et les
portes étaient fermée le vendredi, jour sacré pour les Musulmans.
Le témoignage de l'enrichissement on le voit dans les villes
maritimes Italiennes, Venise, Gênes, Amalfi et Pise qui surent traire
profit pour s'enrichir, après avoir écrasé Gênes, Venise connut une
grande concentration de commerçants, d'hommes d'affaire Européens
et Arabes, transportant les marchandises provenant de Chypre,
Constantinople, Alexandrie d'Égypte, Rhodes, etc.
Le prix de vente était très élevé, les gains substantiels.
Jusqu'au Moyen Âge les épices participaient à un certain équilibre
économique, politique et culturel.
Puis l'Europe est partagée des pouvoirs, des guerres, des rivalités,
c'est le début de la fin de la route des épices.
De tous ses événements seulement le Portugal qui continuait avec
difficulté le transport des épices pour une consommation nationale.
Français, Italiens, Allemands, etc. disent tous que la leurs est la
meilleure cuisine, lorsque l'on regarde les origines des cuissons
nous trouvons en tête les Grecs, les Hébreux, les Chinois et les Indiens.
Quant aux épices elles ont été découvertes un peu partout dans le
monde, les Égyptiens furent parmi les premier à débuter d'en
travailler une grande quantité puis vendues aux Grecs qui
transformèrent et les Romains commencèrent la culture de certaines
épices, origan,
romarin, etc.
Les Égyptiens apprirent à travailler les épices piquantes,
mais dans la même époque les Indiens les travaillaient eux aussi.
Les diverses cuissons des poissons on ne puis en identifier
l'origine, qui l'attribue aux Chinois, perfectionnée par les
Japonais puis s'étendais en direction de l'Europe.
La cuisine Israélienne située justement entre les deux
civilisations (outre la grande variété faute de la Diaspora)
transformais les diverses méthodes et cuissons suivant les lois
Bibliques et s'y constituèrent leur identité culinaire.
Les diverses cuisines Européennes amélioraient en rajoutant où
éliminant certains ingrédients et varièrent de beaucoup les
diverses cuissons, le froid hivernal obligeait la population de
ce nourrir de matières grasses et commencèrent à créer les diverses
sauces mères.
François Pierre La Varenne en
1651 fut le premier à clarifier
les consommés et à lier les sauces avec un
roux.
C'était dans le siècle du Roi Louis XIV° que les épices exotiques
perdaient leur importance et le doux salé n'était plus mélangé
dans la même nourriture.
Ce fut le début d'une nouvelle cuisine.